Gilets jaunes. Bordeaux : sa main a été arrachée samedi, il veut porter plainte.

2018-12-10 32

Gilets jaunes. Bordeaux : sa main a été arrachée samedi, il veut porter plainte.

Un jeune homme qui a eu la main arrachée en ramassant une grenade lors de la manifestation des Gilets jaunes, samedi 8 décembre, à Bordeaux a annoncé, ce lundi, son intention de porter plainte.

« Je suis effaré, halluciné par la violence avec laquelle ils (N.D.L.R. les policiers) répondent à des œufs et des cailloux en face, en envoyant des explosifs ». Antoine, Bayonnais de 26 ans, a annoncé, ce lundi matin, sur France Inter, son intention de porter plainte après avoir eu la main arrachée en ramassant une grenade lors de la manifestation des Gilets jaunes, samedi, à Bordeaux, dans le cadre de l'« Acte IV ».

Selon deux journalistes de l’Agence France Presse qui ont assisté à la scène, les projectiles lancés contre les forces de l’ordre ne consistaient néanmoins pas uniquement en « œufs » et « cailloux ». Les journalistes de l’AFP ont ainsi pu voir durant ces affrontements que quelque 200 manifestants venus en découdre lançaient des pavés déterrés dans une petite rue adjacente, des fusées d’artifice, des fumigènes, de la peinture, des aérosols, des balles de plomb, des cartouches de fusil, et aussi des bombes artisanales d’acide.

« Et le truc explose, ma main explose »
« Il y avait un feu au niveau du tram (à la station) Hôtel de Ville, j’ai essayé de voir ce qui se passait et là, un truc roule à mes pieds. Je n’ai pas réfléchi, je ne savais pas ce que c’était, je décide de le prendre à la main et de le relancer. Et le truc explose, ma main explose », raconte encore Antoine.

Le manifestant, qui assure que c’était la première fois qu’il se joignait aux Gilets jaunes, a probablement ramassé une grenade GLI-F4, utilisée par les forces de l’ordre. L’usage de ces grenades lacrymogènes assourdissantes, qui contiennent une charge de TNT, a été critiqué la semaine dernière par un collectif d’avocats. Ils ont demandé au Premier ministre Édouard Philippe de les interdire. Plusieurs victimes, blessées à Paris lors des journées de mobilisation des Gilets jaunes, ont aussi décidé de porter plainte contre X.